La hschouma est une injonction prononcée dans le Maghreb, et plus particulièrement au Maroc, dont le sens oscille entre « la honte », « la pudeur », « ce dont on ne peut pas parler ». Le manque de communication encourage le développement de fausses croyances autour de la sexualité et de l’intimité.
Fausses croyances et conséquences
Les croyances dues à la hchouma peuvent créer une sorte de phobie de la pénétration. Les conséquences sont multiples. Le vaginisme en fait partie : lors de l’acte sexuel, le sexe de la femme se contracte tellement qu’il est impossible que le pénis pénètre dans le vagin. Beaucoup de difficultés sexuelles des femmes viennent de la méconnaissance de leur corps, des tabous et du manque d’éducation sexuelle. Si elles ont vécu dans une famille où il n’y a pas de place pour la sexualité, elles risquent de mal vivre leurs rapports.
A écouter, un extrait de notre interview de Rihab à propos des tabous…
Elles combattent la hshouma
Zainab Fasiki est marocaine et lutte à coups de crayon pour briser les tabous liés au corps de la femme dans le monde Arabe. Elle cumule des dizaines de milliers de followers sur les réseaux sociaux. Elle a lancé le projet Hshouma, une bande dessinée et un site internet dédiés à combattre les tabous liés au corps féminin. La discrimination, la violence, les inégalités entre homme et femme, l’éducation sexuelle, la liberté sont autant de sujets abordés dans ce projet.
Le phénomène de la hshouma et des non-dits qui en découlent est aussi présent en Belgique au sein des communautés d’origine maghrébine. Zina Hamzaoui est sexologue et musulmane, dans son cabinet à Molenbeek, elles encontre ses patients et les aide à comprendre leur sexualité en insistant sur la nécessite de parler et de partager. Lors de nos weekends résidentiels, Zina a animé des ateliers de sexologie pour déconstruire les peurs et les tabous. Nous l’avons interviewer, le podcast est à écouter ici.
Sources :
- Sexualité et monde arabe : Elles en parlent sans tabou…, un outil pédagogique d’AWSA-Be.
- L’illustration de l’article vient du compte Instagram zainab_fasiki, autrice de l’ouvrage Hshouma.
- Zainab Fasiki, la dessinatrice féministe marocaine qui libère le corps des femmes, un article de Paris Match Belgique.
- La hchouma, c’est la honte !, un article de Medor.